– Né le 14 août 1893 à Kerniault – St Gilles Vieux Marché.
– Fils de Jean Baptiste BURLOT et Marie Mathurine QUERE , demeurant à Kerniault.
– Décédé le 4 avril 1918 au Bois Sénécat – Somme. « Tué à l’ennemi ».
– Demi-frère d’Ernest François Marie BURLOT et d’Armand Mathurin Joseph Burlot, « Morts pour la France »,
leurs noms sont aussi inscrits sur le Monument aux Morts de Saint Gilles Vieux Marché.
Extrait du livre « La commune de St Gilles-Vieux-Marché, Au Champ d’Honneur 1914-18 », écrit par la Comtesse de KERANFLEC’H, édité en 1920 :
« Né à Saint-Gilles-Vieux-Marché le 14 août 1893, Alfred Burlot appartenait à cet héroïque régiment de cuirassiers à pied, qui de la Meuse à la Somme, de la Champagne aux Ardennes, à Chaulnes aussi bien qu’au Cornillet et à la Pompelle, maintint énergiquement le renom de la cavalerie française et arracha des cris d’admiration aux fantassins des troupes d’élite, chasseurs et marsouins. Le Régiment à pied est l’orgueil de la 7e Division de Cavalerie, écrivait le général Féraud. Je tiens à ce que tous, officiers, sous-officiers et cuirassiers, sachent que leur Général, qui connaît leurs efforts et les services rendus à leurs magnifiques camarades de l’infanterie, est fier d’eux, qu’il n’est point étonné d’entendre leur éloge et les remercie de tout son coeur.
Le Colonel Blacque-Belair avait donné a son vaillant régiment cette devise : « Au danger, mon plaisir. » Alfred Burlot était fier de faire partie de cette belle troupe.
Le 24 août 1916, il écrivait : « Nous sommes aux tranchées entre Soissons et Compiègne : on s’aperçoit vite que nous ne sommes plus cavaliers ; nous sommes à 80 mètres des Boches ; on ne peut même pas causer, car ils ont des souterrains qui viennent jusqu’à nos gourbis, et quand ils nous entendent, ils nous envoient quelque chose comme torpilles et grenades a fusils ! Hier ils ont tué un sous-officier puis un brigadier, blessé deux sous-officiers et un autre brigadier. Nous sommes ici en face des uhlans ; l’artillerie les bombarde sans arrêt et ils sont bien calmés depuis notre arrivée.
Le 28 janvier, aux tranchées sur l’Aisne : « Il gèle tous les soirs, et par le vent qu’il fait, ce n’est pas doux ! »
Le 4 juillet 1917 : « Je monte aux tranchées ce soir pour seize jours, mais on dit que nous serons relevés au bout de huit. D’après les renseignements des aviateurs, on craint une attaque sur Reims. Ils font des coups de main bientôt tous les soirs. Vous avez dû voir dans le communiqué le coup fait sur la Pompelle : un bataillon était sorti en face de nous, ils n’ont pu aborder nos tranchées, grâce aux feux de barrage des 75 et des grenades. Lundi ils ont voulu faire un bombardement avec du liquide inflammable et ils sont restés dans les fils de fer avec leurs appareils sur le dos. C’est mon tour de faire la c0rvée de soupe, la cuisine est au moins à deux kilomètres : trois fois par jour aller et revenir, cela fait 12 kilomètres dans les jambes ; on est fatigué le soir. C’est la seule corvée que nous faisons ; mais elle est bonne.»
Dans une dernière lettre datée du 31 mars 1918, Alfred promet encore d’écrire bientôt «quand le mauvais moment sera passé ». L’heure était critique en effet ; l’ennemi venait de rompre les lignes anglaises et le 12e cuirassiers, transporté en toute hâte de Châlons à Montdidier, accourait soutenir l’effort de nos zouaves et de nos fantassins. Ce fut dans un des combats acharnés de cette quinzaine tragique que le pauvre garçon disparut au Bois-Senécat, près Castet (Somme), le 4 août 1918, sans qu’il fût possible de préciser les circonstances de sa mort et le lieu de sa sépulture. »