Commémorations de l’Armistice
du 11 novembre 1918
Voici la « une » d’un journal de l’époque :
Le Miroir du 7 mars 1915
Légende :
« N’ayant pu s’engager dans les rangs des combattants,
le populaire auteur de « La Paimpolaise »,
parcourt les tranchées et cantonnements,
apportant à tous le réconfort de ses refrains patriotiques
et de son enthousiasme communicatif. »
« La Paimpolaise » de théodore Botrel
Quittant ses genêts et sa lande
Quand le breton se fait marin
En allant aux pêches d’Islande
Voici quel est le doux refrain
Que le pauvre gars
Fredonne tout bas
« J’aime Paimpol et sa falaise
Son église et son grand Pardon
J’aime surtout la Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton »
Quand leurs bateaux quittent nos rives
Le curé leur dit « Mes bons fieux
Priez souvent monsieur saint Yves
Qui nous voit, des cieux toujours bleus »
Et le pauvre gars
Fredonne tout bas
« Le ciel est moins bleu, n’en déplaise
A saint Yvon, notre Patron,
Que les yeux de ma Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton ! »
Le brave islandais, sans murmure
Jette la ligne et le harpon
Puis, dans un relent de saumure
Il s’affale dans l’entrepont
Et le pauvre gars
Soupire tout bas
« Je serais bien mieux à mon aise
Devant un joli feu d’ajonc
A côté de la Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton ! »
Mais souvent l’océan qu’il dompte
Se réveillant lâche et cruel
Le jour venu, quand on se compte
Bien des noms manquent à l’appel
Et le pauvre gars
Fredonne tout bas
« Pour aider la marine anglaise
Comme il faut plus d’un moussaillon
J’en f’rons deux à ma Paimpolaise
En rentrant au pays breton ! »
Puis, quand la vague le désigne
L’appelant de sa grosse voix
Le brave islandais se résigne
En faisant un signe de croix
Et le pauvre gars,
Quand vient le trépas
Serrant la médaille qu’il baise,
Glisse dans l’océan sans fond
En songeant à la Paimpolaise
Qui l’attend au pays breton !
Paroles : Théodore Botrel – Musique : Eugène Feautrier – Année : 1895