Il existait jusqu’en 1893, avant l’église actuelle,
un édifice dont voici quelques photographies et plan !
Sa destruction a été décidée en 1893 !
» Procès verbal de la visite faite pour constater l’état de solidité de l’église paroissiale de la commune de Saint-Gilles-Vieux-Marché. »
Je soussigné, architecte du département des Côtes-du-Nord, désigné par Monsieur le Préfet, en vertu d’une délibération
du Conseil Municipal de la Commune de Saint-Gilles, en date du 29 juillet 1893, à l’effet de procéder à une visite de l’église paroissiale
afin d’en constater l’état au point de vue de la solidité, s’est rendu le 19 août dernier à Saint-Gilles-Vieux-Marché
et, après avoir visité l’édifice en question donne ainsi qu’il suit son avis.
Cet édifice, construit à différentes époques ne possède aucune partie pouvant intéresser au point de vue de l’art.
A la nef et au transsept nord ont été successivement ajoutés le transept sud (en 1751), puis la sacristie et la tour.
Tout est en mauvais état dans la construction, maçonnerie, charpente et couverture.
Les maçonneries sont exécutées en pierre de schiste de qualité médiocre, hourdées avec mortier de terre argileuse ne donnant aucune cohésion aux matériaux, de sorte que malgré le peu d’élévation des murs de la nef et des transepts, environ 3.50 m,
ces murs se sont inclinés de 0.29 m à 0.30 m en moyenne vers l’extérieur ; de nombreuses lézardes
se montrent aussi aux angles et aux ouvertures.
Quant à la tour, elle menace ruine et il semble qu’il serait prudent d’en faire démolir au moins la partie supérieure
jusqu’au niveau du faîtage de la nef.
Toutes les chaînes des angles, qui sont en granit, sont séparées de la maçonnerie du corps de la tour qui est en moellon de schiste de fort petit échantillon, puisqu’il existe jusqu’à quatre rangs de moellon pour une hauteur d’assise de granit qui a généralement 0.33 m.
Ces inégalités dans la hauteur des matériaux, puis la qualité inférieure du mortier,
ont occasionné des tassements dans les parties voisines des assises en granit.
En ce qui concerne la charpente de la couverture, elle est absolument en ruine ;
par sa poussée elle a contribué au déversement des murs de l’église, ce qui s’explique par le manque d’entrait ou tirant
aux pieds des fermes.
Par suite des mouvements qui se sont produits dans la charpente, la couverture en ardoise présente une surface affaissée par endroits, ondulée dans dautres, ce qui favorise les infiltrations et rend les réparations difficiles et coûteuses.
Quatre photographies prises, autant que le permettait la disposition du terrain,
sur les quatre faces de l’église, sont jointes au présent rapport.
Comme conclusion, le soussigné est d’avis qu’aucune restauration, partielle ou d’ensemble, n’est possible à l’église
de Saint-Gilles-Vieux-Marché et qu’en présence du mauvais état de lédifice,
principalement des maçonneries de la tour et de la charpente de la couverture de l’église,
il y a lieu de veiller à ce que, si de nouveaux mouvements se produisent, ce qui peut arriver par suite
d’une forte gelée ou d’une surcharge de neige,
les mesures nécessaires à la sécurité publique soient prises immédiatement.
Fait à Saint-Brieuc, le 5 septembre 1893.
L’architecte du département.
Cl. CLUGIER
L’église actuelle a été construite de 1894 à 1896 et fut bénie le 5 juillet 1896.